Histoire de la capoeira

Les origines de la capoeira remontent à la fin du 17e siècle. À cette époque, les anciens esclaves nouvellement affranchis se retrouvaient confrontés à une situation nouvelle et difficile. Durant cette période de transition, la main-d’œuvre esclave fut rapidement remplacée par la population locale sans emploi, provoquant un exode massif des Noirs vers les villes à la recherche de moyens de subsistance. Analphabètes et sans instruction, leur situation économique et sociale dans les grandes villes du Brésil était précaire.

C’est dans ce contexte d’expansion rapide des cités et de promiscuité entre les différentes classes sociales que la capoeira est apparue comme une forme d’expression de la résistance des Noirs contre les oppresseurs blancs. Les conflits entre les Noirs et la classe dominante, majoritairement blanche, étaient fréquents, incitant les autorités à réprimer toute forme d’expression corporelle, y compris la capoeira. Une lettre datant du 31 octobre 1821, signée par le Ministre de la Guerre, le Général Carlos Frederico de Paula et Nicolau Viegas de Proença, établissait les directives pour l’application de châtiments corporels contre toute personne surprise en train de pratiquer la capoeira.

Cependant, durant la guerre entre le Brésil et le Paraguay, l’armée brésilienne décida d’exploiter les compétences martiales des capoeiristes en formant un bataillon complet, qui se distingua par des victoires décisives et fut surnommé le « bataillon des zouaves ».

Un coup dur pour les pratiquants de capoeira survint le 11 octobre 1890, avec l’insertion du décret nº487 dans le Code Pénal du Brésil, qui criminalisait la pratique de la capoeira dans les lieux publics et prévoyait des peines sévères pour les récidivistes et les chefs de groupes.

Ce décret fut appliqué avec rigueur, entraînant l’arrestation et la déportation de nombreux capoeiristes. La pratique de la capoeira déclina progressivement, semblant vouée à disparaître.

Cependant, en 1937, sous la présidence de Getúlio Vargas, la capoeira refit surface grâce à l’abolition du décret nº487, à condition qu’elle soit pratiquée dans des espaces fermés. La légalisation de la capoeira visait à soutenir l’uniformisation sociale promue par le nouveau gouvernement, qui mettait en avant la santé et l’activité physique.

Références :

  • Thèse de Maîtrise en Sociologie de Luís César de Souza Tavares, « Dança da guerra: Arquivo-Arma », décembre 1984.
  • Thèse de Maîtrise en Sociologie de Luís Renato Viera, « Da Vadiação à Capoeira Regional: Uma Interpretação de Modernização Cultural no Brasil », décembre 1990.
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